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Blog de Baudin

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30 mars 2007

Portarit des acteurs : E. Monnier

          Edmond Monnier est certainement le personnage le plus marquant de l'histoire de Baudin. Il mériterait à lui seul des paragraphes entiers tant il a imprégné de son empreinte cette industrie et tous ceux qui l'approchaient.

          Né à Poligny en 1812, il suit des études d'abord au collège de cette ville, puis à celui de Dijon. Peu enclin à prendre la succession de son père, alors que son frère Marcel travaille pour Baudin, il souhaite au départ rejoindre l'école des Eaux-et-Forêts de Nancy mais y renonce. Il va alors étudier le droit à Strasbourg et suivre notamment un cours de philosophie religieuse. Il finit ses études de droit à Paris en 1833-1834, s'inscrit à une association de catholiques pratiquant des œuvres de charité en visitant les nécessiteux, c'est la Société de Saint-Vincent-de-Paul fondée par Frédéric Ozanam. En 1835, il s'inscrit au barreau de Paris comme avocat stagiaire. Mais en 1836, des ennuis de santé le conduisent à regagner Poligny. C'est à cette occasion qu'il commence à s'intéresser à Baudin et à partir de 1840, à la demande son père, il a en charge Baudin à la suite de son frère Marcel.

          A la mort de son père en 1849 et suite à la mise en vente de l'usine par sa mère, c'est sur l'insistance de celle-ci qu'Edmond Monnier rachète les lieux.

Très pieux, on l'a vu dans les années 1846-48 s'occuper à faire diffuser par des colporteurs des ouvrages religieux et médailles, vouant un culte particulier à la Vierge Marie, il n'aura de cesse de faire entrer la religion à Baudin. Partant du constat que les ouvriers se trouvaient dans une grande misère religieuse, il va tout mettre en œuvre pour pouvoir assouvir son rêve : évangéliser la main d'œuvre ouvrière. Cela passera par un long processus englobant une école, une maîtrise, des aménagements sociaux etc… avec en point d'orgue en 1853-54, la construction d'une chapelle monumentale, aujourd'hui classée monument historique et dont il fut le maître d’oeuvre, sinon l'architecte. On reviendra plus en détail sur les différents aspects des réalisations d'Edmond Monnier ultérieurement.

          On remarquera également qu'il fit érigé à proximité de l'usine une vaste demeure, qui reste encore aujourd'hui "la maison des maîtres de forges".

          A noter enfin qu'en 1868 à 1871, il est élu conseiller général du canton voisin de Sellières, Chaumergy.

Fait chevalier de Saint-Grégoire-le-grand en 1854 par le Saint-Siège, il fut également nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1863.

         Mort à Paris en 1885, il est inhumé dans la chapelle de Baudin.

                                                    Edmond Monnier 1812-1885

                                                    Buste par Francis Dessauge

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28 mars 2007

Ouverture d'une souscription

          Pour les amoureux de l'émail, les Amis des Forges d Baudin lancent une souscription pour ceux qui souhaiteraient acquérir la plaque émaillée reproduisant l'affiche de Cappiello : "la cuisinière des cuisinières". Voir bon ci-dessous :

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Rendez-vous sur le site http://perso.wanadoo.fr/baudinlesforges pour retrouver la souscription, l'imprimer et nous l'envoyer avant le 30 septembre 2007.

4 janvier 2007

Portrait des acteurs : M-E Monnier

          Marie Etienne Monnier, ancien magistrat, est né en 1764, aux Planches en Montagne, d'un père "négociant". Son arrivée dans l'aventure de Baudin interviendra grâce à son mariage en 1800, avec Adélaïde Jobez, la fille du maître de forges. En 1828, le partage des biens de ce dernier, (lequel ne décédera qu'en 1830) accorde entre autre au fils Emmanuel Jobez, l'usine de Syam et aux Monnier, celle de Baudin.

          Troisième fortune du département, Marie Etienne Monnier jouera pendant près de 46 ans un grand rôle dans la vie publique en qualité de conseiller général, voire de président de l'assemblée départementale.

          Lié à son beau-père par une association au profit de l'usine, avec son beau-frère, il marquera de son empreinte son passage. C'est en partie grâce à lui que va se développer à Baudin, le concept de la cité ouvrière. L'époque est celle du philosophe bisontin Charles Fourier, tentant de répandre sa pensée "utopique", celle d'une harmonie universelle. Nombre de ses adeptes sont francs-comtois (Proudhon, Considérant) et l'on peut raisonnablement penser que Marie-Etienne Monnier a été influencé par ce mouvement, cherchant à appliquer ce qui pouvait le mieux s'adapter à la vie de l'usine.

         C'est également sous sa direction, que Baudin voit arriver le premier cubilot qui révolutionnera le travail de la fonderie.

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                                                        Marie-Etienne Monnier (1764-1849)   

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                                                                         Charles Fourier (1772-1837)

26 septembre 2006

Portrait des acteurs : C-E Jobez

          Claude-Etienne Jobez est originaire de la même région que son associé puisqu'il est né près de Morez, à Bellefontaine, en 1745, de Jean-Claude, fabricant d'horlogerie et de Marie-Anne Mathey. Commerçant, voire représentant de commerce, il place dans toute la France de l'époque, les horloges jurassiennes. Puis il diversifie ses activités et on le retrouve dans la grosse métallurgie achetant des biens nationaux, donnant de l'amplitude à ses entreprises. Ainsi en 1800, il achète pour 55.330 F de Madame de Radoan, héritière des Watteville, les forges de Bourg-de-Sirod. En 1810, sa fortune est déjà bien établie, grâce à son commerce avec la Suisse et tout l'empire.

          La même année voit la création d'une société pour "le roulement et l'exploitation des forges, usines et autres objets quelconques du commerce de Monsieur Jobez père", société dite "Claude Jobez et Cie" avec pour associés, son fils Emmanuel et son gendre Etienne Monnier. Se trouvent ainsi rassemblés trois établissements : le haut-fourneau de Rochejean, dans le val de Mouthe, les forges de Syam et les fonderies de Baudin. D'ailleurs en 1813, un état des 600 plus imposés du département le montre occupant le premier rang... Son décès interviendra en 1830. Possédant un génie commercial hors du commun, doublé d'une grande force de caractère, Claude Jobez, par l'alliance de sa fille Adélaïde avec Etienne Monnier donnera naissance à une nouvelle dynastie de maîtres de forges : les Monnier.

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                                                       Claude-Etienne Jobez
                                                            1745 - 1830

26 septembre 2006

Portrait des acteurs : C-J Morel

          Comme on l'a vu plus avant, deux hommes déjà associés au sein de la société "Morel aîné et compagnie" vont mettre sur pied cette usine de Baudin.

          De Morel, on ne connaît que peu de choses. Il est né à Morez en 1744. Son père, Antoine-François,  aurait été d'après les registres paroissiaux, "négociant".  Ce nom de famille ancienne, Morel, aurait donné son nom à la localité de Morez... Quant à sa mère elle était née Geneviève Paget. En 1779, il a pris à bail pour 29 ans les forges de Châteauvillain à Bourg-de-Sirod, sur l'Ain. C'est d'ailleurs là qu'il mourra le 4 mai 1797. Le 29 avril, la société "Morel aîné et compagnie" avait été dissoute devant notaire mais malgré cela la famille Morel restera associée  jusqu'en 1811 à Claude Etienne Jobez.

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Implantation des forges de Chateau Villain (Détail carte IGN)

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14 septembre 2006

Les raisons d'un choix

         En fait il faut se remémorer ce Jura du début du XIX° siècle.

         En 1814, une enquête publiée dans l'Annuaire de la préfecture du département du Jura recense 3574 ouvriers dans 146 fabriques et manufactures. Avec 1223 personnes, le principal pourvoyeur d'emplois est la métallurgie liée aux matières premières (bois, minerai de fer) et à la force motrice des cours d'eau. En effet, grâce à un important réseau hydrographique, on dénombre près de 1173 roues hydrauliques pour actionner les moulins (à blé dans la plupart des cas - année 1809).
         On va ainsi recenser des hauts fourneaux et des forges, des martinets, des fonderies, des  chaudronneries, etc. Comme on le constate, il s'agit tout autant d'usines de production que de transformation dont les facteurs communs sont
la présence de la matière première (minerai de fer, accessible en surface), l'abondance du combustible (le bois) et on l'a vu plus avant la richesse en énergie hydraulique.

         Et nos deux associés Jobez et Morel se sont appuyés sur ces trois éléments pour établir le haut fourneau de Baudin. Dès le début, ils peuvent s'appuyer sur le moulin pour y annexer un soufflet chargé d'attiser dans le haut fourneau la combustion issue du charbon de bois qu'on y enfourne et qui provient des forêts environnantes, propriétés pour partie des maîtres de forges (Jobez). Quant au minerai de fer nécessaire à la production de la fonte, il provient en grande quantité de la mine de Monay, située à 4 kms de Baudin, ainsi que de Sellières pour le minerai en poussière ou encore de la plaine de Bresse pour le minerai en grain. Mais on peut raisonnablement penser que la découverte du gisement de Monay vers 1790, influera positivement sur le choix de Baudin par les deux associés pour des raisons de coût de transport évident; toute comme la proximité des charbonniers de la forêt de Chaux ou du val de Cousance. La forge ou devrais-je écrire la fonderie peut rouler...

         Mais avant de voir les productions et autres techniques employées, il serait bon d'entre connaître un peu plus sur nos deux amis.

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Le haut-fourneau d'après l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert 

11 septembre 2006

Promenade sur le site


Promenade sur le site
Vidéo envoyée par videolf
Un premier tour d'horizon pour appréhender l'environnementde ce qui fut une usine : les forges de Baudin
9 septembre 2006

Acquisition

          1794 : c'est l'heure de la révolution française et ses effets se font sentir jusque dans le Jura. Les terres de Baudin et le moulin appartiennent alors au sieur Menault de Bontemps, un noble résidant à Arbois. Mais compte tenu de la situation intérieure, ce dernier a quitté le territoire national (la frontière suisse n'est pas très loin...)
          Ses propriétés vont ainsi tombées dans l'escarcelle de la République qui en fait un bien national, afin de le revendre aux enchères ultérieurement pour amener de l'argent frais dans les caisses de l'état.
         Ce faisant, deux maîtres de forges, M. Claude-Joseph Morel (1744-1797) et M. Claude-Etienne Jobez (1745-1830) se portent acquéreurs de cet ensemble avec l'idée d'y installer un haut fourneau.
         Pour quiconque se promène aujourd'hui sur le site, il n'apparaît pas évident qu'une entreprise "sidérurgique" ait peu s'installer en ces lieux, dépourvus à présent d'un quelconque vestige industriel typique d'une usine. Quelle étrangeté a donc pu pousser ces respectables personnages à songer à établir en ce lieu une industrie,et plus précisement une fonderie comme en atteste le document d'adjudication de Prairial de l'an second, joint ci-après.
          L'étude qui va suivre nous éclairera un peu plus sur les raisons de ce choix ainsi que sur la personnalité des acquéreurs.

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6 septembre 2006

Avant toute chose...

          Avant de débuter la relation écrite de l'histoire des forges de Baudin, je tiens à préciser au lecteur, qu'il ne trouvera pas ici une étude nette, précise et fouillée. Rien à voir avec une thèse. Il s'agit plutôt d'une tentative de vulgarisation sur cette société bien particulière du Jura. Ici point de chronologie, mais des chapitres se rapportant à tel ou tel aspect de ce petit monde (technique industrielle, productions, religion, généalogie, etc...)

          Je souhaite ainsi que chacun trouve son compte dans le domaine qui l'intéresse, sans avoir à lire des chapitres dont le contenu lui serait indigeste...   

                                                         

                                                              p174

28 août 2006

Dis, c'est où Baudin?

          La question est d'importance. Malgré les quelques renseignements géographiques glanés plus avant, il faut situer un peu plus ce lieu particulier.
          Et rien mieux qu'une carte ne peut le faire aussi bien. Alors je vous en offre deux afin d'avoir une idée plus précise de l'endroit où va se dérouler cette histoire qui ne saurait tarder à débuter.

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          A présent que le décor est planté, on peut dérouler le tapis de l'histoire...

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